Les ministères de l’agriculture et de l’écologie sont en train de préparer un arrêté et un décret lourds de conséquences pour l'agriculture durable en particulier et pour l'environnement en général.
Le projet d’arrêté reviendra à pénaliser les systèmes herbagers dans le calcul des rejets d’azote pour les vaches laitières et à favoriser encore davantage les élevages intensifs très dépendants du maïs (des traitements phytosanitaires, de l'irrigation, etc, etc...). Après le mauvais coup de la réduction de 50% de la prime à l'installation pour les exploitations bio, voilà qui risque de sonner le glas de bon nombre d'exploitations herbagères.
Le projet de décret est un recul majeur dans la lutte contre la pollution des eaux par les nitrates grâce à un brillant tour de passe-passe administratif. Dans les zones classées "vulnérables" (c'est le cas de la Bretagne tout entière), il est actuellement interdit d'étendre plus de 170 kg d'azote organique à l'hectare de surface agricole utile (SAU). Le ministère prévoit de conserver ce chiffre, mais, au lieu de calculer sur la base de la SAU, il compte maintenant calculer sur la surface agricole globale (y compris les surfaces à moins de 50 m des habitations, près des cours d’eau, des zones urbaines, des captages, du littoral, etc... qui représentent 25% de surface en plus et où l'on ne peut épandre actuellement). L'augmentation se fera donc sentir sur les parcelles épandables qui recevront effectivement non plus 170 kg d'azote mais 25% de plus, soit plus de 210 kg à l'hectare.
CONCLUSIONS:
La reconquête de la qualité de l'eau passe par la fenêtre, les utilisateurs d'eau potable que nous sommes tous continueront de payer les yeux de la tête pour une eau de qualité médiocre, les contribuables que nous sommes continueront de payer le prix fort pour financer le ramassage d'algues vertes et leur traitement dans des conditions ubuesques, certains agriculteurs continueront de pomper toujours plus d'eau pour irriguer leurs champs de maïs, sur le littoral, les touristes prendront de plus en plus de risques pour aller faire trempette sur des plages putrides et l'environnement, dans tout cela, et l'environnement ????