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Les centres d’enfouissement des déchets sont dangereux

Une étude du Ministère de la Santé de l’Etat de New York, publiée en juin, annonce que les

femmes vivant près des centres d’enfouissement de déchets où les gaz s’échappent ont un

risque quatre fois plus important d’avoir un cancer de la vessie ou un leucémie (cancer des

cellules du sang).

La nouvelle étude a examiné la présence de sept sortes de cancers parmi des hommes et des

femmes vivant près de 38 centres d’enfouissement de déchets où les gaz dégagés s’échappent

dans l’air environnant. Des 14 sortes de cancers étudiés (sept respectivement chez les hommes

et chez les femmes), 10 (ou 71 %) se sont révélés élevés et seulement deux (vessie et

leucémie chez les femmes) avaient une signification statistique (à 5 %).

Les sept cancers étaient : leucémie, lymphome non hodgkiniens, cancers du foie, des

poumons, des reins, de la vessie et cancer cérébral. Chez les femmes vivant près des centres

d’enfouissement des déchets, l’incidence des sept formations cancéreuses a été élevée. Chez

les hommes, l’étude a trouvé élevé (quoique non statistiquement significatif) l’incidence du

cancer du poumon, du cancer de la vessie et de la leucémie.

Ce qui est le plus surprenant dans l’étude est qu’elle concerne seulement 38 centres

d’enfouissement des déchets. Le département a commencé à examiner 131 centres

d’enfouissement des déchets, mais en a finalement étudié seulement 38 (29 %) en raison du

fait que seulement ceux-là libéraient probablement des gaz. Au contraire, une étude de 1990

sur 356 centres d’enfouissement des déchets de Californie a trouvé pour 240 d’entre eux (ou

67 %) l’émission d’un ou plusieurs solvants toxiques.

Les gaz des centres d’enfouissement sont composés de méthane et de dioxyde de carbone qui

se forment à l’intérieur du centre d’enfouissement des déchets au cours de la décomposition

des déchets. Quand les gaz se forment, la pression s’accroît à l’intérieur des déchets, forçant

les gaz à se déplacer. Des gaz fuient à travers le sol ou s’échappent simplement dans

l’atmosphère.

Typiquement les gaz qui s’échappent d’un centre d’enfouissement des déchets transporteront

des produits chimiques toxiques comme des résidus de peinture, des solvants, des pesticides et

d’autres composés organiques volatils dangereux (COVs), dont beaucoup d’entre eux sont

chlorés.

Le département a évalué les composés organiques volatils dangereux (COVs) s’échappant de

25 centres d’enfouissement des déchets et à découvert du liquide de nettoyage à sec

(tetrachloréthylène, ou PERC), trichloréthylène (TCE), toluène, 1,1,1-trichloroethane,

benzène, chlorure de vinyle, xylène, ethylbenzène, chlorure de méthylène, 1,2-dichloroethène

et chloroforme dans les gaz s’échappant.

Une évidence cohérente

Ce n’est pas la première étude qui démontre que la population vivant près des centres

d’enfouissement de déchets a un risque accru de cancer. Une étude de 1995 auprès de familles

vivant près d’un grand centre d’enfouissement de déchets municipal (la Carrière Miron) à

Montréal au Québec a annoncé une incidence élevée des cancers de l’estomac, du foie, de la

prostate et du poumon parmi des hommes et de l’estomac et du col de l’utérus parmi des

femmes.

Une étude de 1984 a annoncé que des hommes (mais pas les femmes) vivant près du site de

Superfonds de Canard en Pennsylvanie avaient une incidence excessive de formations

cancéreuses de vessie, quoique des expositions professionnelles ne puissent pas être exclues

comme la source.

Une étude de 1990 a trouvé une incidence accrue de formations cancéreuses de vessie dans le

nord-ouest de l’Illinois où un centre d’enfouissement de déchets avait contaminé une

alimentation en eau municipale avec TCE, PERC et d’autres solvants chlorés.

Une étude de 1989 par le Ministère de l’Environnement a examiné 593 sites de déchets dans

339 comtés américains, révélant les formations cancéreuses élevées de la vessie, du poumon,

de l’estomac et du rectum dans des comtés ayant la concentration la plus élevée de sites de

déchets.

Une incidence accrue de leucémie a été découverte dans une commune près d’une décharge

de déchets toxiques dans le Nord de la Westphalie en Allemagne.

Une étude de 1986 sur des enfants atteints de leucémie à Wobunr dans le Massachussetts, a

statistiquement lié la maladie avec les réserves d’eau potable qui avaient été contaminées par

un site de déchets .

La leucémie et le cancer de la vessie sont les formations cancéreuses le plus généralement

détectés dans les populations vivant près des centres d’enfouissement de déchets, confirmant

les découvertes récentes à New York.

Pas de surprise que le fait de vivre près d’un centre d’enfouissement de déchets est dangereux

pour votre santé, peu importe qu’il s’agisse de centres d’enfouissement contenant des déchets

solides ou des déchets toxiques.

Les centres d’enfouissement de déchets dangereux contiennent des résidus toxiques

indésirables provenant de procédés de fabrication. Les centres d’enfouissement de déchets

solides municipaux contiennent des produits jetés, dont beaucoup ont été fabriqués avec des

matières toxiques.

Les déchets sortent par la porte arrière de l’usine tandis que les produits sortent par la porte de

devant, mais après qu’ils aient été enterrés dans le sol, les deux, déchets et produits créent des

dangers très semblables pour l’environnement, la faune et la flore et les gens. Les jus

(lixiviats) produits à l’intérieur des deux sortes d’enfouissement sont chimiquement

identiques.

Les effets sur les enfants

Les effets le plus généralement retrouvés en vivant près d’un centre d’enfouissement de

déchets sont le poids de naissance faible et la petite taille chez les enfants.

La première étude sérieuse sur ce sujet a eu lieu au Canal d’Amour près des Chutes du

Niagara, New York. Dans une étude en aveugle publiée en 1989, les chercheurs ont constaté

que les enfants qui avaient vécu au moins 75 % de leur vie près du Canal d’Amour – la

décharge chimique toxique d’une triste notoriété – avaient une taille significativement plus

petite que les enfants qui ont vécu plus loin. Ces résultats ont été confirmés même après

contrôle des poids de naissance, statuts socio-économiques et tailles des parents.

Une étude en 1984 avait montré que les enfants qui ont vécu près du Canal d’Amour avaient

un poids anormalement bas à la naissance. L’année suivante, une autre étude a confirmé le

faible poids de naissance des enfants nés de parents vivant près du Canal d’Amour.

Il semble n’y avoir aucun doute sur le fait que les enfants de Canal d’Amour ont été mis sur le

mauvais chemin en étant exposés à 18 140 tonnes de déchets chimiques enterrés près de chez

eux.

Une étude des familles vivant près du centre d’enfouissement de déchets de Lipari dans le

New Jersey a démontré le poids de naissance faible parmi des bébés nés pendant la période

1971-1975, quand le centre d’enfouissement a été suspecté d’avoir déversé une grande

quantité de matières toxiques dans l’environnement proche.

Une étude sur la population vivant près du centre d’enfouissement de déchets BKK dans le

comté de Los Angeles en Californie en 1997 a montré un poids de naissance significativement

réduit parmi les enfants nés pendant la période de fonctionnement la plus forte du site.

Une étude de 1995 auprès des familles vivant près de la Carrière Miron a constaté que pour 20

% d’entre eux la probabilité d poids de naissance faible parmi ceux le plus fortement exposés

aux gaz du centre d’enfouissement a augmenté.

Au moins cinq études ont montré un risque accru d’anomalies à la naissance parmi des bébés

dont les parents vivent près d’un centre d’enfouissement de déchets.

Au Pays de Galles, les risques d’anomalies à la naissance ont été doublés chez les familles

vivant près du centre d’enfouissement de déchets de Nant-y-Gwyddon. Une étude en 1990

dans la région de San Francisco a trouvé un risque multiplié par 1,5 de défauts à la naissance

du système cardiovasculaire parmi des nouveau-nés dont les parents ont vécu près d’un site de

déchets solides ou dangereux.

Une étude de 1990 sur 590 sites de déchets dangereux dans l’Etat de New York a trouvé une

augmentation de 12 % d’anomalies à la naissance dans des familles vivant jusqu'à un mile

d’un site. Une étude de 1997 sur les femmes vivant à un quart de miles du site de Superfonds

a montré un risque accru double à quadruple d’avoir un bébé avec un déficit du système

nerveux central ou une malformation cardiaque.

Un rapport préliminaire en 1997 a constaté 33 % d’augmentation de risque d’anomalies à la

naissance chez les bébés nés dans les familles vivant dans les trois kilomètres de n’importe

lequel des 21 centres d’enfouissement des déchets dans 10 pays européens.

Les chercheurs à l’Ecole de Londres d’Hygiène et de Médecine Tropicale ont récemment

passé en revue 46 études sur les effets sur la santé humaine des centres d’enfouissement des

déchets. Ils ont conclu « Les sites d’enfouissement des déchets peuvent représenter des

risques réels dans certaines circonstances ». Ils ont aussi indiqué que le mécanisme exact des

rejets dangereux est inconnu.

Le plus grand danger vient-il de l’air ou de la pollution de l’eau ? Personne ne sait mais

l’évidence semble accablante : la vie près d’un centre d’enfouissement de déchets peut être

dangereuse.

Tant que nous restons une société dépendant de la chimie du chlore et d’autres technologies

toxiques, nos déchets seront toxiques et les lieux où nous les enterrons seront dangereux pour

la santé pendant une longue période à venir.

Par Peter Montague.

Article traduit publié en anglais sur le site américain :

http : //www.greenleft.org.au/back/1998/336/336p13.htm

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