Le 21 juillet dernier, plusieurs représentants d'associations du Collectif Bassin Ellé ont rencontré Monsieur Jambou, Président de la Commission Locale de l'Eau, à Quimperlé. Ils tenaient à l'informer de leurs préoccupations concernant la situation du bassin de l'Ellé et de la politique menée par la Commission Locale de l'Eau (CLE) du Schéma d'Aménagement et de Gestion de l'Eau (SAGE) Ellé-Isole-Laïta.

La récente création de l'Assemblée Permanente des Présidents des CLE de Bretagne (APPCB) est une bonne nouvelle. Il s'agit d'une première en France qui permettra une meilleure représentativité des élus locaux, acteurs de la politique de l'eau, auprès de l'Agence de l'Eau et des ministères.

Autre point positif, la CLE s'est saisie et se saisira de plusieurs dossiers d'installations classées industrielles qui affectent la gestion de l'eau, même si, de par la loi, son avis ne peut être que consultatif (méga-décharge de Plouray, carrière d'Arzano dans les tous prochains mois).

Les associations demandent qu'il en aille de même pour les dossiers d'installations classées agricoles qui, même si elles sont moins spectaculaires, du fait de leur nombre, impactent de manière diffuse mais durable la qualité de la ressource en eau. Les associations s’inquiètent de l'évolution des pratiques agricoles en élevage-culture sur le bassin, territoireexceptionnel, encore à peu près préservé mais intrinsèquement fragile. Le rôle d'un SAGE est aussi de montrer le chemin pour l'agriculture de demain : une agriculture durable, à taille humaine et respectueuse de son environnement.

De même, la CLE doit apporter un avis sur les destructions de zones humides par des projets d'urbanisme ou autre, quelles que soient les surfaces impactées, car elles sont indispensables au bon fonctionnement du bassin versant.

Enfin, les associations ont exprimé leur complète opposition à la démarche engagée dans le cadre du SAGE pour réduire le risque inondation sur le bassin. L'étude actuellement en cours, fort coûteuse, se focalise sur la création le long du lit de l'Ellé et de ses affluents d'ouvrages en terre destinés à ralentir le flux de la crue. Or, seule une réflexion intégrant la totalité du bassin permettra de traiter efficacement ce problème. C'est à l'amont des cours d'eau que tout se joue, qu'il faut restaurer les zones humides, reconstruire des talus et des haies, reméandrer les cours d'eau pour permettre à l'eau de s'infiltrer dans le sol et pour la ralentir. Cette eau, en ne s'écoulant pas immédiatement, permettrait en outre d'alimenter les cours d'eau pendant la période estivale. Or, ces aspects ne sont pas intégrés à la réflexion actuelle qui s'oriente vers des solutions très impactantes pour l'environnement et extrêmement coûteuses. Nos associations sauront se donner les moyens d'analyser les solutions proposées par le bureau d'études et de prouver l'efficacité de mesures alternatives respectueuses du milieu naturel, moins onéreuses et plus efficaces.